• Une journée bercer par des mauvais moments (7)

     

    Le lendemain matin, Cléophée attendit Anita avec beaucoup d’impatience. Une question l’a tourmentée pendant quelques jours. Une question anodine, mais elle avait besoin de savoir la réponse. Elle regarda l’heure sur son portable 9h59, Anita allait bientôt arriver. Elle regarda par la fenêtre en attendant. Elle pensa à sa famille et encore pendant combien de temps elle allait les voir. On frappa la porte, c’était Anita, Cléophée lui fit son plus beau sourire :

     - Ah enfin te voilà, dit Cléophée.

    - Oui me voilà, tu as un truc à me dire ?

    - Oui, j’ai une question.

    - Je t’écoute.

    - Pourquoi tu me traites comme ça ? Fin je ne sais pas tu me traites comme une princesse, et tu ne me vois pas comme une malade.

    - Tu sais ma puce, pour moi toutes les filles sont des princesses et tous les garçons sont des princes. Que tu sois grosse, maigre, malade, jaune, bleu, mauve, chauve ou pas je m’en fiche. Je ne m’arrête pas à ça. Le plus important c’est la richesse du cœur, alors oui tu es princesse comme toute les autres petites filles. Pas besoin de conte de fée, chacun d’entre nous avons de grande qualité. Nous avons aussi des défauts mais faut essayer de les changer  pour que nous devenions une personne meilleure. Pour moi tu n’es pas une « cancéreuse qui va bientôt mourir », mais tu es Cléophée, une petite fille qui a encore beaucoup de chose à découvrir de la vie.

    - Anita ?

    - Oui ?

    - Merci, pour tout.

     

    Cléophée lui fit un bisou, Anita repartit à ses occupations. Cléophée regarda par la fenêtre pour faire passer le temps, elle stressait. Aujourd’hui elle allait enfin savoir si elle pouvait rentrer le week end d’après, elle aimerait tellement revoir ses parents et Vidocq. Elle regarda son portable et vit qu’elle avait un message, c’était Yann « Salut, tu veux que je passe cette aprèm ? ». Elle ne répondit pas, elle attendait juste le verdict des médecins avec impatience, le reste lui importait peu. Elle était dans un état de stress palpable, même la musique ne la calmait pas. Au bout d’une heure le médecin vint enfin dans sa chambre.

     - Bonjour Cléophée, commença-t-il.

    - Bonjour.

    - Ça va ?

    - Oui.

    - Je viens te voir pour t’annoncer euh…comment dire..

    - Une mauvaise nouvelle ? Vous en faites pas j’ai l’habitude.

    - Tu ne vas pas revoir tes parents tout de suite, je suis désolé. Je préfère que tu restes là c’est pour ton bien.

    - Oui c’est vrai j’avais oublié que voir d’autre enfant malade et de vomir tout le temps c’est pour mon bien.

    - Cléophée…

    - Partez. Je veux être seule.

     

    Le médecin partit laissant Cléophée seule. Elle commença à pleurer toute les larmes de son corps elle en avait ras le bol de cette chambre d’hôpital qui puait la tristesse des autres enfants qui sont dans le même service qu’elle. Elle les aimait bien mais ce n’est pas toujours facile de voir des visages sans émotions toute la journée malgré les animations qu’il y a. Elle mit son casque au volume le plus fort, quand elle mettait la musique aussi forte c’était pour ne plus entendre ses pensées remplies de désespoirs. Elle envoya un message à Yann « Bonjour, non ne vient pas aujourd’hui s’il te plaît, je suis occupée. A plus tard ». Elle posa son portable, et ferma les yeux pour aller dans un monde imaginaire dans lequel elle était avec sa famille. Elle entendit frapper à la porte, c’était Yann « Je n’arriverai pas à rester tranquille sans qu’il vienne lui » pensa-t-elle.

     - Salut, lança-t-il.

    - Je t’ai dit que j’étais occupée alors pars.

    - Non, je sais que tu me mens. Qu’est-ce qu’il y a ?

    -Pars. Je ne veux pas te voir. Tu n’as rien à faire ici.

    - Ok, j’en ai trop entendu. Bye.

    - Bye.

     

    Puis il partit sans se retourner. Elle ravala ses larmes « il m’oubliera » se disait-elle jusqu’à la nuit tombé. Elle regarda son portable, elle n’avait pas de message, ni de Yann, ni de ses parents. Elle décida de rassembler ses forces pour aller jusqu’à sa fenêtre, l’ouvrit et contempla les étoiles pendant longtemps avant d’aller rejoindre Morphée.

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :