•  

    En se réveillant le lendemain, elle vit une silhouette au fond de sa chambre, elle se frotta les yeux et vit Yann. Il la regarda un long moment :

     - Tu n’es pas venue au collège hier, dit-il.

    - Non, je suis retenue prisonnière ici.

    - Tu sors quand ?

    - J’en sais rien dans quelques mois peut être.  Pourquoi tu es venu ?

    - Je voulais juste te voir.

    - Ok. Comment tu as su que j’étais là ?

    - J’ai demandé à la principale.

    - Ok.

     

    Ils se regardèrent un long moment :

     - Tiens, reprit-il, je t’ai amené un carambar au caramel.

    - Mes préférés, dit-elle en souriant.

    -Tant mieux. Bon je dois te laisser à plus tard.

    - A plus tard.

     

    Puis il partit. Elle repensa à cette visite en faisant un grand sourire et se demanda quand est ce qu’il allait revenir. Elle ouvrit le carambar et à l’intérieur  il y avait un petit mot « Je te souhaite une bonne dégustation, je reviens dès que je peux. Yann. ». Elle regarda par la fenêtre en rêvassant comme elle faisait à son habitude. A chaque fois, elle rêvait d’aller à Disneyland, l’endroit où il y a de la magie partout où tu regardes. Quelques minutes plus tard, Anita arriva dans la chambre et tendit un paquet à Cléophée « c’est de la part de tes parents princesse » informa-t-elle avant de partir. Cléophée se précipita à ouvrir le paquet et vit une carte Sim avec à l’intérieur le numéro de ses parents et un petit mot « comme ça tu pourras nous écrire et nous appeler ma puce. On t’aime. Maman et Papa. », elle était aux anges. Elle mit la carte sim dans son portable et opta pour un envoyer un SMS à ses parents, elle n’avait pas envie qu’ils entendent sa voix fatiguée. Alors elle envoya « Coucou les parents je viens de recevoir votre cadeau, merci beaucoup. Je vous aime. ». La suite de la journée se passa sans encombre, elle écouta sa musique en pensant à tout et à rien. Elle pensa à son avenir, elle se voyait déjà à Broadway en train de chanter du Indochine. Elle se voyait acclamée par le public et signée des centaines d’autographes. A 17h, Anita est venue lui donner son traitement quotidien. Cléophée s’habituait aux goûts des cachets, et elle s’habituait aussi aux effets secondaires des cachets. Une demi-heure après avoir pris son traitement, elle se tordait de douleur dans son lit, quand ses douleurs venaient Cléophée voulait juste en finir. Elle en avait marre de cette douleur incessante, mais elle en avait pris l’habitude. C’est quand elle avait pas mal qu’elle trouvait cela bizarre.  Cette douleur l’épuisait tellement qu’elle avait l’impression que de dormir pendant toute la journée. Quelques minutes plus tard quelqu’un entra dans la chambre sans frapper à la porte, c’était Yann.

     - On ne ta jamais appris la politesse jeune homme, dit Cléophée en rigolant.

    - Si tu n’es pas contente je peux repartir.

    - Bah vas-y.

    - Bon d’accord je reste juste pour te faire voir que je ne suis pas un toutou qui suit des ordres, grogna Yann

     

    Il observa Cléophée et son lit, puis prit place à ses côtés. Cléophée le regarda choquée et lui dit :

     - Non mais je rêve, sors de mon lit.

    - Je suis bien dedans, si tu n’es pas contente tu n’as qu’à partir comme ça j’aurai le lit pour moi tout seul.

    - Alors là tu peux rêver.

     

    Cléophée bourra un peu Yann pour l’embêter puis il fit mine de bouder. Pendant une heure ils ont parlés de tout et de rien mais surtout pas du cancer de Cléophée. Une fois l’heure passé Yann prit le numéro de Cléophée et partit. Juste après son départ, Cléophée souria cela lui avait fait vraiment du bien de le voir. Anita lui apporta à manger, en voyant Cléophée toute souriante elle lui dit « cela fait du bien de te voir comme ça ». Cléophée lui fit un bisou et mangea ce qu’Anita lui avait apporté. C’était du cassoulet, elle avait horreur de sa mais elle ne fit pas attention au goût de ses aliments ce soir-là, elle était trop occupée à se remémorer sa fin d’après-midi avec Yann. A 21h, Cléophée reçu un message de Yann « Jeune demoiselle, je vous souhaite une douce nuit, je reviens bientôt. Promis. Yann », elle eut un grand sourire. Pour la première fois de sa vie, Cléophée s’endormi en ne pensant pas à son cancer.

     


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  •  

    Le lendemain matin, Cléophée attendit Anita avec beaucoup d’impatience. Une question l’a tourmentée pendant quelques jours. Une question anodine, mais elle avait besoin de savoir la réponse. Elle regarda l’heure sur son portable 9h59, Anita allait bientôt arriver. Elle regarda par la fenêtre en attendant. Elle pensa à sa famille et encore pendant combien de temps elle allait les voir. On frappa la porte, c’était Anita, Cléophée lui fit son plus beau sourire :

     - Ah enfin te voilà, dit Cléophée.

    - Oui me voilà, tu as un truc à me dire ?

    - Oui, j’ai une question.

    - Je t’écoute.

    - Pourquoi tu me traites comme ça ? Fin je ne sais pas tu me traites comme une princesse, et tu ne me vois pas comme une malade.

    - Tu sais ma puce, pour moi toutes les filles sont des princesses et tous les garçons sont des princes. Que tu sois grosse, maigre, malade, jaune, bleu, mauve, chauve ou pas je m’en fiche. Je ne m’arrête pas à ça. Le plus important c’est la richesse du cœur, alors oui tu es princesse comme toute les autres petites filles. Pas besoin de conte de fée, chacun d’entre nous avons de grande qualité. Nous avons aussi des défauts mais faut essayer de les changer  pour que nous devenions une personne meilleure. Pour moi tu n’es pas une « cancéreuse qui va bientôt mourir », mais tu es Cléophée, une petite fille qui a encore beaucoup de chose à découvrir de la vie.

    - Anita ?

    - Oui ?

    - Merci, pour tout.

     

    Cléophée lui fit un bisou, Anita repartit à ses occupations. Cléophée regarda par la fenêtre pour faire passer le temps, elle stressait. Aujourd’hui elle allait enfin savoir si elle pouvait rentrer le week end d’après, elle aimerait tellement revoir ses parents et Vidocq. Elle regarda son portable et vit qu’elle avait un message, c’était Yann « Salut, tu veux que je passe cette aprèm ? ». Elle ne répondit pas, elle attendait juste le verdict des médecins avec impatience, le reste lui importait peu. Elle était dans un état de stress palpable, même la musique ne la calmait pas. Au bout d’une heure le médecin vint enfin dans sa chambre.

     - Bonjour Cléophée, commença-t-il.

    - Bonjour.

    - Ça va ?

    - Oui.

    - Je viens te voir pour t’annoncer euh…comment dire..

    - Une mauvaise nouvelle ? Vous en faites pas j’ai l’habitude.

    - Tu ne vas pas revoir tes parents tout de suite, je suis désolé. Je préfère que tu restes là c’est pour ton bien.

    - Oui c’est vrai j’avais oublié que voir d’autre enfant malade et de vomir tout le temps c’est pour mon bien.

    - Cléophée…

    - Partez. Je veux être seule.

     

    Le médecin partit laissant Cléophée seule. Elle commença à pleurer toute les larmes de son corps elle en avait ras le bol de cette chambre d’hôpital qui puait la tristesse des autres enfants qui sont dans le même service qu’elle. Elle les aimait bien mais ce n’est pas toujours facile de voir des visages sans émotions toute la journée malgré les animations qu’il y a. Elle mit son casque au volume le plus fort, quand elle mettait la musique aussi forte c’était pour ne plus entendre ses pensées remplies de désespoirs. Elle envoya un message à Yann « Bonjour, non ne vient pas aujourd’hui s’il te plaît, je suis occupée. A plus tard ». Elle posa son portable, et ferma les yeux pour aller dans un monde imaginaire dans lequel elle était avec sa famille. Elle entendit frapper à la porte, c’était Yann « Je n’arriverai pas à rester tranquille sans qu’il vienne lui » pensa-t-elle.

     - Salut, lança-t-il.

    - Je t’ai dit que j’étais occupée alors pars.

    - Non, je sais que tu me mens. Qu’est-ce qu’il y a ?

    -Pars. Je ne veux pas te voir. Tu n’as rien à faire ici.

    - Ok, j’en ai trop entendu. Bye.

    - Bye.

     

    Puis il partit sans se retourner. Elle ravala ses larmes « il m’oubliera » se disait-elle jusqu’à la nuit tombé. Elle regarda son portable, elle n’avait pas de message, ni de Yann, ni de ses parents. Elle décida de rassembler ses forces pour aller jusqu’à sa fenêtre, l’ouvrit et contempla les étoiles pendant longtemps avant d’aller rejoindre Morphée.

     


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  •  

    (Quelques mois passèrent l’état de Cléophée de s’améliorait pas, elle n’avait pas de nouvelle de ses parents, ni de Yann. Elle désespérait de jour en jour et déprimait. Elle avait perdue beaucoup de poids. Elle en avait marre de tout)

     

    Anita entra dans la chambre et pris place à côté du lit de Cléophée.

     - Cléophée ?

    - Mh ?

    - Tu maigris de plus en plus, parle-moi. Qu’est-ce qu’il y a ?

    - Je suis en train de mourir, mes parents s’en fichent de moi et Yann aussi. Je suis toute seule et j’en ai marre. J’ai juste envie d’en finir des fois tu comprends ?

    - Hey Princesse, il ne faut pas penser comme ça. Je suis là pour toi alors n’hésite pas à me parler. Ne dis pas de bêtises comme ça, il y a toujours un rayon de soleil même quand tout autour de toi est gris. Bats-toi pour vivre.

    - Pourquoi ?

    - Parce que moi je t’aime.

    - Moi aussi.

     

    Anita partit de la chambre les larmes aux yeux elle se faisait beaucoup de souci pour Cléophée. Cela faisait des mois qu’elle n’arrivait plus à la faire sourire. Elle savait que si Cléophée n’avait plus le goût de vivre, elle ne prendra plus ses médicaments et se laissera mourir. Anita décida alors d’appeler les parents de Cléophée.

     - Allô ?

    - Allô oui bonjour Madame c’est Anita à l’appareil.

    - Anita ? Cléophée à un problème ??

    - Elle ne va pas très bien en ce moment, venez lui rendre visite cela lui fera du bien.

    - Nous n’avons pas la force de la voir dans un hôpital nous sommes désolés.

    - Elle a vraiment besoin de vous, s’il vous plait venez, pour elle.

    - Nous verrons. Au revoir.

    - Au revoir.

     

    Après ce coup de fil Anita retourna à ses occupations. Cléophée pour sa part, écouta sa musique en espérant avoir des nouvelles de sa famille. Elle s’endormit au bout de 10 min. A son réveil, elle vit Anita à son chevet.

     - Ah enfin tu te réveilles. J’ai quelque chose à t’annoncer.

    - Qu’est-ce qu’il y a ? Il y a un problème ?

    - Non loin de là, j’ai une surprise pour toi princesse !

    - Laquelle ?

    - Non mais je ne sais pas si je te le dis enfaite.

    - Alleeeeeeeeeeeeeeeeeeez dis-moi.

    - Bon, alors samedi prochain c’est mon jour de congé et j’ai pu faire en sorte que tu sortes de l’hôpital pendant 1 journée. Je vais donc t’emmener à Disney Land.

    - C’est vrai ? répondit Cléophée avec un grand sourire aux lèvres.

    - Bien sûr que oui. Alors tu veux venir ?

    - Bien entendu.

     

    Cléophée sauta au cou d’Anita pour la remercier. Enfin son rêve allait se réaliser. Une journée dans l’endroit le plus féerique aux yeux de chaque enfant. Cette nouvelle lui redonna un grand sourire et la bonne humeur. Cléophée compta les jours pendant cette semaine interminable.

     


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  •  

    Enfin le Samedi matin arriva, Cléophée ne tenait plus en place tellement elle avait hâte d’aller dans son endroit rêver. Anita arriva à 7h30 pour prendre Cléophée et l’emmener à DisneyLand.

     - Enfin tu es là, dit Cléophée.

    - Tu ne voulais pas que j’arrive à 5h du matin peut être ? Répondit Anita avec un air ironique.

    - Bah si, lança Cléophée en faisant un clin d’œil.

     

    Cléophée sortit de l’hôpital pour la première fois en plusieurs mois. Elle monta dans la voiture d’Anita. Cette dernière mit la chanson « J’ai demandé à la lune » et chanta à tue-tête avec Cléophée pendant tout le long du trajet. Avant d’arriver à destination Anita lança à Cléophée

     - Tu verras, cette journée sera remplit de surprise.

    - Ah bon ? Lesquelles ? Répondit Cléophée avec son air curieux qui fit sourire Anita.

    - Je ne te le dis pas ce n’est pas une surprise sinon.

    - Pfff….vous avez toujours cette phrase en tête les adultes.

    - Tu verras, mais cela vaut le coup.

     

    Trente minutes plus tard, la voiture s’arrêta. Cléophée sortit vite de la voiture pour contempler le château de la belle au bois dormant que tous les visiteurs voient de loin. Elle lança à Anita :

     - Waw, c’est encore plus beau que dans mes rêves.

     

    Trouvant qu’Anita ne sortait pas assez vite de sa voiture, Cléophée lui prit la main et la tira pour qu’elle se dépêche. En s’approchant du portail, Cléophée vit un petit chien qui avançait vers elle et qui japait très fort. Elle regarda mieux et vit que c’était Vidocq. Elle le prit dans ses bras et l’innonda de bisous et de câlins. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas vu, cela lui remonta complètement le moral. Peu après, elle sentit des bras l’emprisonner et la tirer en haut. Cléophée hurla, et reconnu son père qui lui lança le plus beau sourire qu’un père puisse donner à sa fille. A ses côtés, il y avait sa maman. Cléophée hurla de joie. Enfin elle était heureuse, elle en pleura au bout de quelques instants.

     - Pourquoi vous n’êtes pas venu avant ? Demanda Cléophée d’un air innocent.

    - Ma chérie, commença maman, avec ton père on a refait ta chambre. Nous avons tous changé et avons mis ce qu’il te faut pendant tes traitements.

    - Oui, continua papa, cela nous a pris beaucoup de temps nous en sommes désolés. Puis, nous avons beaucoup travaillé pour que tu puisses avoir cette journée à disneyland, puis pour payer tes traitements. Tu sais ce n’est pas gratuit, mais on veut le meilleur pour toi.

    - C’est de ma faute, lança Cléophée, je suis désolée d’être malade tout est de ma faute.

    - Dis pas de bêtise Cléophée, dit Anita, rien n’est de ta faute, tu n’as rien fait pour avoir ce foutu cancer. Ne te démoralise pas princesse, tu n’as pas choisi cette maladie mais c’est à toi de choisir si tu veux te battre ou non.

    - Je veux me battre, mais ce n’est pas facile, puis je pensai que papa et maman m’avaient oublié.

    -  Mais non, reprit papa, nous ne t’avons pas oublié, nous sommes vraiment désolés, mais à présent nous sommes là pour toi. On ne te lâche plus et tu vas venir vivre à la maison ce sera mieux pour toi.

    - Puis, tu nous as beaucoup manqué, reprit maman, à Vidocq aussi.

     

     

     

    Cette phrase fit rire Cléophée, mais ce qu’elle ne savait pas que ses parents avaient vraiment fait une dépression ses derniers mois et ne voulait pas que Cléophée les voient comme ça car ils se disaient que c’est à eux de donner  l’exemple à Cléophée pas le contraire.

     

     - Nous avons une surprise pour toi Cléophée, dit maman.

    - Laquelle ? Tu vas me dire que si tu me le dis cela ne sera pas une surprise?

     

    Maman souri et regarda derrière elle et dit « allez viens », Cléophée vit Yann arrivé. Elle lui courut dans les bras et lui fit un gros bisou sur la joue.

      - Je suis tellement contente de te voir, fit Cléophée.

    - Moi aussi. Écoute-moi, j’ai repensé à ce que tu m’as dit. Je m’en veux de ne pas être revenu plus tôt mais cela m’a fait du mal. Cléophée je t’aime, je suis amoureux de toi. Je ne veux pas te laisser seule encore une fois. Je sais que tu es malade et je m’en fiche d’accord ? Cela n’arrêtera jamais l’attachement que j’ai envers toi. Alors ne me rejette pas si c’est réciproque et on se battra ensemble contre ton cancer, d’accord ?

    - Je m’excuse aussi, et oui je suis d’accord. Je t’aime aussi.

     

    Yann posa ses lèvres sur celle de Cléophée, elle était tellement heureuse à ce moment-là. Après le baiser, Cléophée regarda sa famille, Anita et Yann et dit :

     - Je suis tellement contente de voir tous ceux que j’aime ici,  mais on ne va pas rester devant le portail toute la journée, on va s’amuser ?

    - Tu ne perds pas le Nord toi, fit Anita.

     

    Cléophée ria aux éclats, mis la main de Yann dans la sienne, et entrèrent tous enemble dans DisneyLand, l’endroit où s’exauce tous les vœux.

     


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